Francis Guthleben propose une odyssée de la mémoire. Ce douzième ouvrage marque un virage dans sa vie d’auteur. Il tourne définitivement le dos aux enquêtes et aux essais pour se consacrer exclusivement à la fiction.

L’histoire du roman « Le Ruban Mauve » se déroule au cours de l’été 1974. Une fête entre lycéens et étudiants tourne mal dans le Massif des Vosges. Adeline, seize ans, se réveille tâchée de sang et désorientée. De la nuit écoulée elle n’a que des souvenirs diffus. Elle se réfugie chez sa grand-mère Adèle. 

Pour aider sa petite-fille à retrouver la mémoire, l’aïeule l’emmène quelques jours en voyage dans sa 2CV bleue. Le temps est à leurs trousses. Au détour des routes, des ombres s’animent, des oubliées se réveillent. La vie et la mort sont en jeu. 

Adeline et Adèle vont-elles parvenir à briser la malédiction qui s’acharne sur les femmes de la famille depuis cinq générations ? 

L’éditeur livre ce commentaire : « Un style et une langue tout en finesse servent une intrigue précise, des dialogues ciselés et des descriptions tirées au cordeau. Le lecteur est entraîné dans une histoire pleine de surprises. Il est aussi amené à se retourner sur sa propre vie. Les secrets de famille sont des poisons, mais combien en cultivons-nous nous-mêmes ? ».

Editions du Signe – 2021 

Caroline Vialle propose une délicate et sensible analyse du roman.

Un extrait du livre « Le Ruban Mauve »

Sept heures du matin. Adeline, seize ans, se réveille, couchée sur un lit de fougères non loin du col du Petit Ballon, sur le versant alsacien du massif des Vosges. Sa peau est diaphane. La lumière de l’été naissant ne l’a pas encore atteinte. Jusque-là elle n’a été exposée qu’à celle des livres. Son tee-shirt sent l’alcool, la sueur et autre chose qu’elle ne sait pas définir. Son jean est taché de sang. Son visage et l’ensemble de son corps sont indemnes de toute trace de blessure apparente. 

L’adolescente est arrivée là-haut, à 1170 mètres d’altitude, la veille au soir, invitée à fêter la fin de l’année scolaire avec une vingtaine de camarades de son lycée et d’anciens élèves, déjà étudiants à Strasbourg. Un feu de camp a été allumé, des saucisses ont crépité, des chansons ont été entonnées. C’est tout ce dont elle se souvient. Après c’est le néant. Vertigineux, effrayant. 

Seule de la bande déjà réveillée, elle traîne son désarroi face à la ligne de crête qui s’étire au loin. La dernière neige de février se découpe en dentelle blanche entre des espaces, vert émeraude. Cette beauté la malmène. Elle l’a écrit dans l’un de ses cahiers intimes où elle dépose son adolescence rêveuse et boudeuse: «La nature est si parfaite pour moi qui suis si imparfaite.» 

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