Survivre

Le 20 janvier 1992, le vol Lyon – Strasbourg d’Air Inter s’écrase au Mont Sainte-Odile en Alsace. Bilan : 87 morts et 9 survivants. Cela reste, en France, l’un des accidents aéronautiques les plus traumatisants et l’une des plus longues affaires judiciaires pour une catastrophe collective. Le dossier est définitivement clos. Aucun coupable n’a été désigné, comme si la tragédie n’avait pas eu lieu.

Pourtant, il faut dégager un sens pour ne pas désespérer du monde. Par d’étonnants hasards et de troublantes coïncidences, des hommes et des femmes ont été entraînés vers le même drame.

Après de curieux avertissements et d’étranges prémonitions, inéluctablement, l’Airbus A 320, fleuron de la construction aéronautique européenne, est allé se disloquer contre l’écorce terrestre.

Où trouver la force après la disparition d’un être cher ? Comment supporter la responsabilité d’être rescapé ? Que répondre à la folie des hommes ? Dans l’intimité du parcours de vie de ceux qui ont vécu l’accident : un élan, un cri, une énergie. Survivre.

Le Verger Editeur – 2012

survivre site
Dans la presse : L’Alsace

Sur le site de l’INA, l’histoire de la catastrophe en vidéos

Un extrait du livre « Survivre »

Le ciel est vide. Un cratère de cent quarante-huit mètres de long et de quarante-six mètres de large s’est formé dans une forêt de sapins. Des vies disloquées, disséminées, déchiquetées. Des arbres hachés. Une carlingue éventrée. Un fuselage brisé. Un réacteur échoué dans la neige. Dix mille objets personnels dispersés. Une odeur de kérosène, de bois et de chairs brûlés. Un amas de câbles, de tôles, de composants électroniques. C’est un paysage de guerre, de tornade, d’explosion.

Je pense à ma grand-mère Adèle. Elle me disait : « Les avions, ils volent trop près de Dieu ».

Sous mes yeux, la mort a pris le contrôle. Tout n’est plus que chaos. Les hommes sont des pantins désarticulés. Adieu les plans de secours, les exercices de sauvetage, les organisations maîtrisées. Le champion de la modernité que je regardais hier encore avec des yeux d’enfant émerveillé et rêveur est à terre devant moi, en miettes.

J’ai besoin de mettre de l’ordre dans ce désordre, ou du moins y trouver un certain ordre. Je veux dégager un sens, une raison, une explication. Il me faut une réponse acceptable pour ne pas désespérer du monde. Il me faut retrouver de la beauté, de la sagesse, de l’esthétique humaine. C’est vital. Tout comme il est existentiel pour moi de déceler les hasards, les coïncidences, les grains de sable dans la grande machine de la vie qui ont fait se rencontrer des hommes et des femmes sur une funeste pente vosgienne.

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